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"Quand tu es seul, quand tu n'as plus rien, c'est comme si le monde perdait toutes ses couleurs. Comme si tout devenait noir et blanc. Il n'y a plus de bleu, de vert, de jaune, de marron ou encore de violet. L'unique couleur qui existe encore est le rouge. Cette couleur que tu vois souvent couler sur ta peau. Seul le sang te permet de ne pas sombrer dans l'éternelle obscurité. Seule la douleur te permet de te sentir vivant. Seule la souffrance te permet de ne pas perdre l'espoir qu'un jour, tout redeviendra comme avant. Qu'un jour, tu pourras chasser toutes ces ombres et faire revenir couleur. Qu'un jour, tu pourras effacer ces nuages pour faire renaître la lumière. Qu'un jour, tu auras la force de détruire cette souffrance et cette solitude pour ressentir de nouveau cette réconfortante chaleur qu'est le bonheur. Mais plus le temps passe, plus les aiguilles tournent, plus les jours s'enchaînent, plus les heures s'allongent, l'espoir lié à cette souffrance s'efface, disparaît. S'envole. Mais tu continues à t'infliger cette douleur car c'est l'unique chose qui te raccroche encore à ce que tu a perdu ou ce que tu n'as pas connus. C'est la dernière chose qui peut encore te faire penser que l'espoir peut peut-être revenir. Mais tu ne l'espères pas. Tu ne le rêves pas. Car tu sais que les rêves sont les pires poisons. Ce sont eux qui te détruisent. Ce sont eux qui te bercent d'illusions pour pouvoir mieux te détruire. 

J'ai tellement espéré. J'ai tellement rêvé. J'ai tellement cru qu'un jour, il reviendrait. Qu'il me dirait la raison pour laquelle il m'a abandonnée. Pourquoi il ne m'a pas retiré de leurs mains. Pourquoi il les a laissé me briser. J'ai tellement côtoyé l'espoir et le rêve que désormais, je ne suis plus qu'une coquille vide. Je ne suis plus capable de sourire. Je ne suis plus capable de voir autre chose qu'un noir opaque et un blanc presque absent. Je sais qu'un jour, ce sang coulant de mon poignet ne suffira plus. Qu'un jour, il me faudra quelque chose de plus fort. Quelque chose comme la mort."

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